C'était une façon d'invoquer le dieu de la guerre, et d'avertir l'ennemi du sort qui l'attendait. Ce haka était dansé avec des expressions féroces du visage - grimaces, langue tirée, yeux exorbités, grognements et cris, en agitant les armes de guerre.
Le guerrier qui menait le "taua" - peloton de guerre - se plaçait au centre du groupe pour crier :
"Tika tonu mai Tika tonu mai Ki ahau e noho nei Tika tonu mai I a hei ha ! "
Ce qui signifie : "Venez par ici, venez vers moi A cet endroit où je suis maintenant Venez directement par ici I a hei ha !"
A cet appel, les guerriers se préparaient pour le haka "peruperu", pendant lequel ils étaient inspectés minutieusement par les anciens. Si le haka n'était pas dansé en synchronisation totale, cela pouvait être considéré comme un présage de désastre pour la bataille à venir.
Le haka était exécuté en guise de défi à l'ennemi. Les guerriers fixaient leurs yeux sur ceux des ennemis. Parfois on insistait sur un geste particulier, comme un mouvement du bras mimant celui d'une hache, pour prévenir l'opposant du sort qui l'attendait. Très souvent les guerriers partaient en guerre nus, à part, à la taille, une ceinture en lin servant à accrocher de petits gourdins.
Le haka pouvait aussi être utilisé pour de grandes festivités, ou pour souhaiter une bienvenue spéciale à un invité de marque. Un haka pouvait aussi exprimer des griefs, ou, dans les temps anciens, être une prière adressée à l'un des dieux Maoris.
Aujourd'hui, c'est souvent le haka de "Te Rauparaha" qui accompagne habituellement toutes les manifestations culturelles ou sportives, comme les matchs de rugby.
Le jeu de Ki-o-Rahi est l'ancêtre au rugby Britannique.
Te Rauparaha était un grand guerrier Maori. Chef de la tribu Ngati-Toa, connu sous le nom "Napoléon du sud", il est né vers 1768 et décédé en 1849.
Le haka de Te Rauparaha est sans doute le plus connu de tous les hakas.
On raconte que, vers 1820, Te Rauparaha venait d'échapper à une tribu ennemie, le Ngati Tuwharetoa. Les guerriers du Ngati Tuwharetoa approchaient. Te Rauparaha entendait déjà leurs incantations, quand il rencontra Te Wharerangi, chef de la région Rotoaira, et lui demanda sa protection. Te Whareangi, d’abord hésitant, permit finalement à Te Rauparaha de se cacher dans son "kumara pit", un genre de fosse où les Māoris stockaient leurs kumaras (patates douces).
La tribu ennemie se rapprochait encore et Te Rauparaha, bien que caché au fond de la fosse, était certain d'être découvert et tué ; il se répétait tout bas "je meurs, je meurs".
Quand il se rendit compte que ses ennemis ne l’avaient pas trouvé , Te Rauparaha se mit à crier "Ka Ora, Ka Ora ! je vis, je vis ! L'homme "poilu" qui est allé chercher le soleil l'a fait briller à nouveau ! Le soleil brille". (Te Rauparaha parlait de Te Wharerangi, qui était célèbre pour son corps très velu.)
Littéralement , "Upane" veut dire "marches". Peut-être Te Rauparaha criait -il "upane" à chaque marche gravie pendant son retour vers le grand soleil et la liberté. Une fois sorti de la fosse, Te Rauparaha aurait dansé son Haka de joie devant les deux chefs, Te Wharerangi et Te Rangikoaea. Ka mate! Ka mate! Ka ora! Ka ora! Ka mate! Ka mate! Ka ora! Ka ora! Tenei te tangata puhuru huru Nana nei i tiki mai, Whakawhiti te ra A upane! ka upane! A upane! ka upane! Whiti te ra! Hi!!
Je vis! je vis! je meurs! je meurs! Je vis! je vis! je meurs! je meurs! Voici l'homme poilu qui est allé chercher le soleil et l'a fait briller à nouveau ! Le soleil brille !!
Les expéditions guerrières étaient généralement composées d'hommes, mais les femmes n'étaient pas forcément exemptées de cette activité. Les guerriers Maoris se surpassaient dans l'art du raid et des embuscades, apparaissant et disparaissant rapidement et sans bruit dans l'épaisse forêt humide de Nouvelle Zélande. Les guerriers attaquaient généralement à l'aube. Lors d'une expédition, il fallait réussir à tuer tous les ennemis, de façon à ce qu'il n'y ait aucun risque de "utu" (revanche). Lorsqu'on envisageait une paix durable avec l'ennemi, on organisait un mariage inter-tribal pour garantir le pacte de paix.
Les expéditions guerrières s'organisaient avec le plus grand soin, ce qui impliquait aussi des rituels complexes et l'abstinence de certaines nourritures et de certaines pratiques.
L'expédition était dédiée à Tumatauenga, le dieu de la guerre, et des rites spéciaux assuraient un "tapu" autour du guerrier. A son retour, il devait pratiquer un rite purificateur pour lever le "tapu".
Sources:http://history-nz.org
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